Le Monde de Franquin
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Et si on découvrait un Marsupilami !
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Vous pouvez être dans une zone à la végétation tellement dense avec des feuilles si coupantes que vous vous faites laminer en tentant d'y pénétrer ! Pour pallier, on peut procéder à un repérage aérien sur des sources alimentaires (par ex. le bambou), on essaie de savoir s'il est solitaire ou non, si on peut lui poser un collier émetteur pour estimer son domaine vital… On approfondirait aussi le contexte social : on déterminerait les pressions qui pèsent sur lui. Par exemple, si on trouve l'animal sur un marché, il faut discerner sa finalité : est-il recherché comme animal de compagnie, pour les potions des tradi-praticiens,  pour sa viande,  etc.

Peut-on protéger les espèces que l'on ne connaît pas encore ?
Il faudrait réduire toutes les causes de déforestation. Mais paradoxalement, celle-ci permet de découvrir de nouvelles espèces, car elle déshabille certaines parties de terres et donc révèle des zones autrefois opaques. Le problème (c')est que sur des forêts denses, le taux de disparition est de loin supérieur aux découvertes. (On estime qu'entre 17 500 et 50 000 espèces disparaissent par an. Pour les oiseaux et les mammifères, le taux d’extinction dû à l’homme depuis 200 ans est 40 à 60 fois supérieur au taux d’extinction naturel, et dans la forêt tropicale, il est 10 000 fois supérieur. Ndlr). Du point de vue de la préservation, je dirais ceci : on peut faire se reproduire une espèce en captivité pour la réinsérer une fois que son milieu est mieux protégé. Le problème est que le succès de ces opérations est faible, car sur 100 projets, on a en moyenne 10 % de réussite ! Or tout cela a un coût.
Puisque nous nous servons de la faune sauvage comme d'une ressource financière, la moindre des choses est de restituer quelque chose au milieu naturel. Grâce aux lémuriens de Vincennes, pris comme des ambassadeurs, j'ai réussi à créer à Madagascar une zone protégée dans laquelle il y a obligation de faire en même temps des choses utiles pour la faune, la flore et les gens. En d'autres termes appliquer une règle venue du principe de la déclaration de Rio : "aidons l'homme et nous aiderons la nature".

Biographie
Le célèbre rocher du Zoo de Vincennes. © F-G Grandin/PZP/MNHN
Déforestation sur 27 ans, Parc national d'Iguazúa (Argentine) : en 1973
Le même parc national d'Iguazúa en 2000. D.R.
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