Le Monde de Franquin
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L'énigme scientifique du Marsupilami
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De même, nous avons trouvé récemment une nouvelle sous-espèce de primate de la famille des Cercopithecidae dans le bassin forestier de la Lobaye (République Centrafricaine). On trouve une nouvelle espèce de vertébré tous les 3 à 4 ans, ce qui est conséquent. On vient de trouver 22 000 orangs-outans à Bornéo dont on ignorait complètement l'existence. Mais il faut savoir que les expéditions vont bien moins loin que l'on croit et qu'en France par exemple, faute de moyens, nous allons de moins en moins sur le terrain. Les mammalogistes travaillent dans leurs labos.

Les animaux "s'humanisent" au contact de l'homme
On le voit très bien avec les chiens, qui sont des loups à l'origine, et même avec les chats. Les animaux seront d'autant plus imprégnés qu'ils sont sociaux. Le chat condescend à vivre avec nous. Quant aux petits singes, ils sont très attachés, car déjà très proches de nous. Ils sont d'ailleurs très perturbés définitivement lorsqu'on essaie de les réintégrer dans des groupes. Un Marsupilami peut rentrer facilement dans le monde des hommes par son côté primate. Et imprégné par l'homme, l'animal communique beaucoup plus : le loup n'aboie pas, le chien oui. Une grande partie de la communication chez l'homme est de l'ordre du visuel, et le Marsupilami, avec sa référence au singe et ses yeux de face, est proche de nous car ses mimiques sont très expressives.

La nature n'est pas gentille !
Le Marsupilami donne une idée bien plus exacte de la nature que les personnages de Walt Disney, qui en livrent une image irréaliste et très infantile. La niaiserie humaine précipitée dans la nature ! La nature n'est pas gentille, elle n'a rien à voir avec le mythe moderne d'une nature accueillante et angélique : la sélection naturelle est souvent impitoyable. Et Franquin n'hésite pas à montrer la grande violence qu'il y a dans la nature. Il montre aussi la bêtise de l'homme. D'ailleurs à cause de certaines exterminations, les parcs zoologiques deviennent le meilleur système de conservation… ce qui en soit est une aberration. Et le retour à la nature ensuite est loin d'être évident.

Propos recueillis par Jean-Rémi Deléage
Le babillage du Marsupilami. © Marsu 2004
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